Les éléments ci-dessous sont informatifs.
Pour ce qui concerne les éléments réglementaires,
se porter au site officiel de la Légion d'Honneur
L’histoire de la Légion d’Honneur s’inscrit dans le droit fil de celle des ordres de chevalerie.
Ces ordres avaient été créés par divers rois de France dès le Moyen-Âge.
La Révolution avait peu à peu aboli toutes les décorations de l’Ancien Régime qui heurtaient son esprit égalitaire et ressemblaient trop à des privilèges liés à la Royauté et à l’Aristocratie.
Mais des substituts réapparaissaient peu à peu ; ainsi le Directoire, pour exprimer sa reconnaissance aux soldats qui s’étaient illustrés sur les champs de bataille, avait institué dès 1799 les "armes d’honneur".
Bonaparte lui-même, au cours des campagnes d’Italie et d’Égypte, avait très généreusement distribué nombre de ces armes d’honneur, car, proche de ses hommes, il avait compris leur besoin légitime de
reconnaissance.
Devenu Premier Consul, Bonaparte avait, par ailleurs, observé combien les Français étaient restés sensibles aux superbes décorations arborées par les consuls et militaires étrangers qu’il recevait.
Tous ces éléments le persuadèrent de la nécessité d'une récompense nationale prestigieuse.
Mais il ne créa pas simple décoration accordée une fois pour toute en récompense des services rendus, mais un ordre dont les membres auraient à cœur, après leur réception, d’acquérir des mérites nouveaux pour prétendre accéder à terme aux grades supérieurs.
L’ordre national de la Légion d’Honneur a été institué le 19 mai 1802 par Bonaparte.
Il récompense depuis ses origines, les mérites éminents militaires ou civils rendus à la Nation.
L’ordre est ouvert à tous, et en ce sens il innove par rapport aux ordres royaux qui le précédèrent (voir ci-dessous).
Le projet de loi à partir du 14 floréal an X (4 mai 1802) est vivement discuté devant le Conseil d'État.
Craignant une restauration des anciens ordres, et une entorse au principe révolutionnaire d’égalité, il fallut toute la persuasion de Bonaparte pour emporter la décision par un vote obtenu à une faible majorité (14 voix à
10).
Le premier grand chancelier nommé le 14 août 1803 est un civil,
Bernard de la Ville-sur-Illon, comte de Lacépède.
Les premières nominations eurent lieu en 1803, mais les remises de décoration n’eurent lieu qu’en juillet et août 1804.
A sa création l’ordre comprend quatre grades : chevalier, officier, commandant et grand-officier. (voir ci-dessous le chapitre sur les grades)
L’insigne est une étoile à cinq rayons doubles émaillés de blanc, les dix pointes boutonnées.
L’étoile et les boutons sont en argent pour les chevaliers, en vermeil pour les officiers.
Les rayons sont reliés par une couronne, d’argent ou de vermeil suivant le grade, émaillée de vert et composée de feuilles de chêne (à droite) et de laurier (à gauche), et dont les extrémités inférieures, entrecroisées, sont attachées par un nœud.
Le centre de l’étoile présente un médaillon en or avec une tête de Cérès de profil, symbolisant la République.
Cette représentation a varié au cours des régimes. Il s'agissait
- de celle de Napoléon 1er sous les deux Empires,
- de celle d'Henri IV sous la Restauration et la monarchie de juillet,
- et celle de Bonaparte, Consul, sous la Deuxième République.
Ce médaillon est entouré d’un cercle bleu, portant les mots : RÉPUBLIQUE FRANÇAISE.
L’étoile est suspendue à une couronne de feuilles (couronne impériale sous les deux empires et royale sous la Restauration et la monarchie de juillet), d’argent ou de vermeil suivant le grade, émaillée de vert et composée de feuilles de chêne (cette fois-ci à gauche) et de laurier (cette fois-ci à droite).
Au revers, le médaillon d’or porte deux drapeaux tricolores avec l’inscription Honneur et Patrie (devise inchangée depuis la création de l'ordre) en exergue, ainsi que la date de création de l’ordre : 29 floréal An X.
L’insigne est suspendu à un ruban rouge, que certains estiment hérité de l’ordre militaire de Saint-Louis.
Il comporte une rosette pour les officiers
De nos jours, il comprend 3 grades :
- chevalier
- officier
- commandeur
auxquels s'ajoutent deux dignités :
- grand-officier
- grand-croix
On peut les distinguer par leur médaille et de la manière dont elle est portée :
Grade-dignité |
Médaille |
Insigne |
Port |
Description |
Chevalier |
Etoile en argent |
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Officier |
Etoile en vermeil. |
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Commandeur |
Etoile en vermeil émaillé suspendue à une cravate.
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Grand-Officier |
Plaque en étoile diamantée tout argent, portée sur le côté droit de la poitrine, qui complète la croix d'Officier. |
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Grand-Croix |
Croix de vermeil portée en écharpe et plaque en vermeil portée sur le côté gauche de la poitrine. |
Créé le 1er août 1469 par Louis XI à Amboise, l’ordre de Saint Michel est un ordre de chevalerie.
Il fut supprimé en 1791.
Recréé le 16 novembre 1816 par une ordonnance de Lois XVIII, il fut définitivement supprimé lors de la révolution de juillet 1830.
Le siège de l’ordre était établi au mont Saint Michel, puis fut transféré en 1661 par Louis XIV aux Cordeliers.
Les membres se disaient chevaliers de l’ordre du Roi.
L’ordre comportait au départ un maximum de 36 membres, mais des nominations plus nombreuses, en particulier au temps de Catherine de Médicis, diminuèrent son prestige.
Louis XIV réforma profondément l’ordre. Il établit un nouveau règlement le 14 juillet 1661 et de nouveaux statuts le 12 janvier 1665.
A partir de cette époque, l’ordre fut destiné à récompenser écrivains, artistes et magistrats.
Sa devise est « immensi tremor oceani » (l'effroi de l'immense océan).
Au début les chevaliers devaient porter le collier de l’ordre.
Par la suite lui fut substitué une croix en or émaillé soutenue par un ruban noir moiré.
Il a été créé le 31 décembre 1578 par Henri III pendant les guerres de religion, en référence au jour de la Pentecôte, anniversaire de plusieurs événements capitaux
dans la vie du roi.
Aux XVIIème et aXVIIIème siècles, ce fut l’ordre de chevalerie le plus prestigieux de la monarchie française..
Il fut supprimé en 1791, rétabli en 1814, puis définitivement supprimé en 1830
L’ordre était installé au couvent des grands Augustins à Paris
Devise : « Duce et auspice » (Sous la direction et la protection du Saint-Esprit).
Un chevalier du Saint-Esprit était automatiquement chevalier de St Michel.
On le disait : « Chevalier des ordres du Roi ».
La croix était suspendue à un large ruban de couleur moirée bleu ciel
(d’où le surnom de cordon bleu).
Il a été créé par Louis XIV le 5 avril 1693.
Comme les précédents, l’ordre a été supprimé (en 1792), puis recréé (en 1814) pour disparaître finalement en 1830.
Il était destiné à récompenser les services militaires des officiers, plus particulièrement ceux qui ne pouvaient entrer dans les critères des deux cités précédemment.
Il comportait une croix soutenue par un large ruban rouge.
La croix contient en son centre une représentation de St Louis, entourée de l'inscription « LUD(OVICUS) M(AGNUS) IN(STITUIT) 1693 » (Louis le Grand l’a institué en
1693)
Son ruban rouge pourrait être à l'origine du choix de celui de la Légion d'Honneur.
à gauche, l'insigne de l'Ancien Régime, à droite celui de la Restauration